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Normes, Expériences et Stratégies Sociales

« À partir d’une enquête menée en France entre 2010 et 2012 auprès de femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes (FSF), cet article rend compte de la manière dont les FSF s’approprient l’espace public à partir de la question de la visibilité, qui se déploie dans le discours contemporain suivant deux axes : la reconnaissance des homosexualités, articulée à la lutte contre les discriminations basées sur l’orientation sexuelle. La notion d’espace public sera ici entendue comme espace d’interactions et les territoires investis ou non en fonction de l’identité sexuelle. Il sera question de l’impact de la norme hétérosexuelle et de la hiérarchie sociale des sexes sur les conditions de déplacement des lesbiennes et leurs manières de se mouvoir, entre elles, dans l’espace public ».

« Cet article est issu d’une recherche effectuée en Suisse en 2014-2015 portant sur les discriminations que subissent les personnes homosexuelles dans le monde du travail. À partir d’un questionnaire diffusé par internet, les auteures analysent les formes et les fréquences de l’homophobie ainsi que l’impact de différents facteurs sociaux comme l’âge, la visibilité ou le milieu de travail (plutôt masculin, féminin ou mixte) sur les divers types de discrimination. Les résultats montrent que ces discriminations sont une réalité vécue par une grande partie des homosexuel-le-s en Suisse sous forme de stigmatisations verbales, mises à l’écart, harcèlement moral et sexuel, notamment ».

« À partir d’une étude menée en France entre 2010 et 2012 auprès de jeunes lesbiennes de 17 à 35 ans, la présente contribution s’attache à comprendre comment Internet change les pratiques amoureuses d’une population marginalisée. Les lesbiennes souffrent, en effet, d’une invisibilité sociale plus forte que d’autres minorités sexuelles, on peut donc faire l’hypothèse qu’Internet, peut-être plus encore que pour la population gay, modifie profondément les pratiques de rencontres des femmes entre elles. Le présent article poursuit cette hypothèse, en étudiant le rôle qu’occupe l’usage des espaces numériques dans l’initiation des relations sexuelles et amoureuses entre femmes et comment Internet change leur entrée dans la sexualité ».

« Ce cahier propose une analyse de la situation des travailleuses lesbiennes dans leur environnement de travail. Plus spécifiquement, il décrit d’abord brièvement les dynamiques de discrimination et d’exclusion auxquelles elles sont confrontées, puis il examine les stratégies qu’elles adoptent afin de se tailler une place satisfaisante, tant sur le plan psychologique que professionnel, dans un environnement caractérisé, à des degrés divers, par des attentes hétéronormatives et par des préjugés hétérosexistes susceptibles d’engendrer des discriminations à leur égard ».

« En 1998, des militantes de la Coordination lesbienne en France (CLF) ont employé le terme de « lesbophobie » pour souligner, et tout simplement pouvoir désigner, l’hostilité vécue par les femmes lesbiennes, souvent oubliée par les militant·e·s LGBT. À juste titre, elles entendaient rappeler que les lesbiennes sont, tout autant que les gays, confrontées à des violences qui peuvent aller jusqu’au meurtre et dont il est rarement question, parce qu’elles sont des femmes et qu’elles sont, en tant que telles, confrontées au sexisme ».

« Depuis le milieu du 20e siècle, le discours homophobe, influencé en cela par les théories médicales, a façonné les représentations de l’homosexualité autour de la notion de genre, en diffusant les stéréotypes de l’homosexuel efféminé et de la lesbienne masculine. Constitué-e-s en contretypes à l’idéal de virilité ou de féminité, les homosexuel-le-s se voient rejetés hors de la communauté nationale, assimilés à des étrangers, et soupçonnés, dans les périodes de crise, de corruption et de trahison. L’identité homosexuelle se construit alors en réaction aux discours et aux pratiques homophobes : les stratégies élaborées par les homosexuel-le-s vont ainsi de la revendication d’une différence assumée au rejet de stéréotypes contraignants, en passant par la subversion des catégories du langage, par le biais de la confusion des genres et de l’esthétique camp ».

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